Matières premières critiques : il est urgent de repenser notre modèle de consommation

Mercredi 15 février, en séance plénière, les député·e·s européen·ne·s ont discuté du futur acte sur les matières premières critiques (MPC) que doit présenter la Commission européenne. Lithium, cobalt, terres rares : l’Union est aujourd’hui très dépendante de ces matériaux, dont les chaînes d’approvisionnement mondiales ont été fortement fragilisées par l’épidémie de Covid et la guerre en Ukraine. Face à l’hémicycle David Cormand a rappelé l’essentiel : nous ne pouvons remplacer notre dépendance aux énergies fossiles par une nouvelle dépendance aux matières premières critiques.

Pour devenir plus numérique, efficace sur la plan énergétique et climatiquement neutre, l'UE aurait besoin de matières premières critiques (MPC) telles que le lithium et le cobalt pour la construction de batteries et de moteurs électriques. Cependant, la forte dépendance de l’UE aux importations provenant de sources uniques rend sa chaîne d'approvisionnement vulnérable. La Chine, par exemple, représente 98 % de l'approvisionnement de l'UE en terres rares, 98 % des approvisionnements en borate proviennent de Turquie et 71 % des besoins en platine de l'UE sont importés d’Afrique du Sud.

Nous ne pourrons nous émanciper de cette dépendance seulement si nous repensons nos besoins : nous devons rejeter la fable d’un maintien de notre modèle de consommation actuel par la simple substitution de notre dépendance aux fossiles par une dépendance nouvelles aux matières premières critiques.

L’intervention de David Cormand 👇

Beaucoup d’entre nous s’inquiètent de notre dépendance aux matières premières critiques.

Pour lever ces inquiétudes, nous devons rejeter la fable d’un maintien de notre modèle de consommation actuel par la simple substitution de notre dépendance aux fossiles par une dépendance nouvelles aux matières premières critiques.

Un tel scénario n’est souhaitable ni d’un point de vue économique, ni d’un point de vue géopolitique, ni d’un point de vue écologique.

Pour répondre à cette menace, nous devons construire une stratégie basée sur nos besoins réels et non pas sur une trajectoire croissantiste et expansionniste. La low tech, l'éco design, la réparabilité, la réutilisation et le recyclage intégral des matières premières critiques doivent constituer notre feuille de route pour une économie européenne compétitive et innovante, c'est-à-dire en adéquation avec les ressources dont nous disposons.

Notre force d'investissement, nos capacités de recherche, notre industrie et les règles de notre marché intérieur doivent résolument se porter vers la sobriété et l'écoconception des équipements et des infrastructures d'une part, ainsi que sur l'expertise du recyclage et du usage des matériaux, d'autre part.

Je vous remercie.

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