Résolution Iran/Israël : pourquoi je me suis abstenu

Jeudi dernier, en session plénière, le Parlement européen adoptait une résolution sur l’attaque sans précédent de l’Iran contre Israël et la nécessité d’une désescalade et d’une réponse de l’Union européenne (2024/2704(RSP)). Plusieurs organisations représentatives de la société civile iranienne en lutte m’ont depuis interpelé, et questionné les raisons de mon abstention. Explications.

Je me suis abstenu sur le vote de cette résolution car, si je condamne fermement le régime iranien et son attaque contre Israël, ce texte n'appelle pas suffisamment à une désescalade. En n'exigeant pas un cessez-le-feu dans la région, cette résolution passe à côté de l'essentiel et décrédibilise le Parlement européen. Ce deux poids deux mesures n'est pas acceptable, l'Union européenne n'est pas à la hauteur.

Même si nous n'avons pas approuvé la résolution dans sa forme finale, nous avons approuvé les mentions suivantes :

  • Condamnation de l'attaque irannienne sur Israël (art 1),

  • Condamnation du programme nucléaire iranien (art 11),

  • Appel à la libération des prisonniers politiques en Iran (art 14),

  • Soutien la société civile et les forces démocratiques iraniennes (art 19)

Enfin, en janvier 2023, nous avons voté pour une résolution condamnant la dictature iranienne, la répression contre les femmes, les condamnations à mort, les emprisonnements politiques, etc.

Les articles 1 et 2 sont comme suit :

  1. Exprime toute sa solidarité avec la population iranienne et le mouvement de protestation pacifique qui se répand dans tout le pays contre l’oppression systématique des femmes et de toutes les voix dissidentes ainsi que contre un gouvernement qui étouffe brutalement dans l’œuf toute résistance politique, a recours à la peine de mort pour faire taire sa population et discrimine les groupes ethniques et les minorités religieuses; voit dans les manifestations l’expression d’un vif mécontentement du peuple iranien à l’égard d’un gouvernement profondément corrompu et d’un État violent, théocratique et opaque ;

  2. Condamne avec la plus grande fermeté l’arrestation violente de Jina Mahsa Amini par la «police des mœurs» iranienne ainsi que les sévices et les mauvais traitements qu’elle lui a fait subir, entraînant sa mort; condamne l’incapacité des autorités iraniennes à enquêter comme il se doit sur les circonstances de la mort de Jina Mahsa Amini et à faire en sorte que les responsables aient à répondre de ce meurtre.

Bref, que ce soit à travers nos votes au Parlement européen, ou à travers nos actions en soutien aux femmes iraniennes, nous nous opposons évidemment à la dictature iranienne.

Femme, Vie, Liberté.

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