En visite à Lorient, David Cormand présente son travail sur la publicité

Lundi 23 octobre, David Cormand était en déplacement à Lorient (Morbihan). Il y était accueilli par Damien Girard, chef de file de l'opposition de gauche et écologiste à Lorient et au conseil départemental du Morbihan, ainsi que le groupe local des Ecologistes.

David Cormand s’est d'abord rendu aux Restos du Cœur pour visiter leurs locaux. La délégation a salué l'énergie déployée par l'association et les bénévoles, qui doit malheureusement accompagner un grand nombre de familles (1000). L'association a également soulevé le fait que le Fonds de Solidarité Européen (qui permet l'accès gratuit à des produits financés par l'Europe) ne concerne pas les produits alimentaires pour les bébés ni les produits d'hygiène. David Cormand s'est engagé à approfondir cette question dans les jours à venir, notamment dans une interview à Ouest-France parue en amont de la visite.

La journée a ensuite été consacrée à diverses rencontres autour de la question de la publicité. David Cormand vient de publier un livre intitulé : Temps de cerveau libéré, en finir avec la publicité. Ce manifeste retrace le travail qu'il a accompli sur cette question au cours de son mandat européen (qui se termine en juin 2024) et met en lumière l'immense travail restant à accomplir pour réguler et réduire au maximum la publicité dans un ensemble d'espaces physiques et numériques. Il est important de noter que jusqu'à présent, il s'agissait d'un domaine peu investi par les politiques, et donc dépourvu de législation et de cadre européen.

Historiquement, la publicité est intrinsèque à la révolution industrielle. Elle a facilité la vente, l'écoulement des surplus produits par la machine productiviste, coupable de surproduction par rapport aux besoins réels. En clair, la publicité vise à vendre des produits dont nous n'avons pas besoin, créant ainsi une frustration de masse et des dommages écologiques. La publicité est le visage, la vitrine du système capitaliste qui, en coulisses, engendre des dommages sociaux et environnementaux.

Aujourd'hui, la publicité moderne est beaucoup plus intrusive, car elle repose sur une publicité ciblée issue de la surveillance de nos habitudes et de nos préférences à travers les outils numériques. Elle nous cible directement, alors qu'historiquement, nous la "subissions" seulement dans la rue, à la radio ou à la télévision. De plus, elle provoque un bouleversement des médias via les réseaux sociaux. Par exemple la production de fake news et toute la sphère complotiste génère suffisamment d’audience pour rendre très rentable les publicités diffusées dans ces réseaux. Les médias traditionnels se retrouvent alors dans une sorte de concurrence déloyale, les obligeant à une course au sensationnalisme pour maintenir leur audience et leurs recettes publicitaires nécessaires à leur modèle économique.

Prendre conscience de tout cela rend évident le besoin d'une régulation européenne forte qui pourrait, par exemple, interdire la publicité à destination des enfants, proscrire certaines publicités pour des produits nuisibles à l'environnement (comme on l'a fait pour le tabac car nuisible à la santé), et empêcher la collecte de données personnelles.

Le Parlement européen, l’Europe dans le même temps auront aussi à réfléchir à un modèle de réseaux sociaux européens plus respectueux de nos données, de la qualité des informations diffusées et donc moins dépendants de la publicité.

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