Fourrure : les citoyen·ne·s disent STOP, la Commission européenne doit les écouter !

L'initiative citoyenne européenne (ICE) Fur Free Europe a atteint 1 000 000 de signatures de soutien en un peu plus de 6 mois. L'initiative, qui vise à interdire l'élevage d'animaux à fourrure et la vente de produits en fourrure d'élevage dans l'Union européenne, est en passe de devenir une ICE record pour les animaux.

Lors d'une audition spéciale organisée au Parlement européen par plusieurs commissions concernées, David Cormand a enjoint la Commission européenne à écouter les demandes des citoyen·ne·s européen·ne·s et à proposer une législation le plus tôt possible !

L’intervention 👇

Voyez vous, je suis écologiste et depuis 25 ans que je milite pour l’écologie, souvent, les détracteurs de l'écologie disent vous autres, les Verts, les écolos, vous voulez nous faire retourner en arrière. Vous voulez qu'on habite dans des cavernes habillées avec des peaux de bêtes. C'est à ça qu'on nous renvoie toujours.

Figurez-vous que aujourd'hui, le progrès, la modernité, le fait de se tourner vers l'avenir, c'est de dire qu'il faut arrêter avec ces pratiques dégradantes.

Et je veux remercier du fond du cœur les initiatrices et les initiateurs de cette ICE qui non seulement portent une juste cause, mais ont démontré que c'était une attente de millions d'Européennes et d'Européens.

Et je veux le dire à la Commission que refuser, malgré son engagement de lancer une législation sur la condition animale serait non seulement tourner le dos à un engagement qu'elle a pris, mais aussi à une juste cause.

Mais ce serait aussi infliger une gifle aux citoyennes et aux citoyens européens.

On ne peut pas à la fois regretter que l'institution européenne serait perçue comme trop lointaine des citoyennes et des citoyens européens et en même temps faire en sorte de fermer la porte au nez de citoyennes et des citoyens qui s'engagent et qui se tournent vers l'Union européenne pour avoir davantage de justice.

Les arguments, franchement, pour interdire définitivement l'élevage et la commercialisation de fourrure dans l'Union européenne, ils ont été développés, ils sont connus.

J'entendais tout à l'heure, madame la présidente de la commission des pétitions (PETI) dire qu'il fallait faire attention au secteur économique qui travaille sur la fourrure.

Il y a un argument qui n'a pas été donné, c'est que je pense vraiment qu'en termes humains, faire ce travail, de côtoyer en permanence tous les jours des animaux dont on sait qu'ils sont faits pour vivre en liberté, les maltraiter pour gagner sa vie, mais quel épanouissement humain on propose à ces personnes qui font ce métier-là ? C'est même une question de santé au travail, j'ai envie de dire, de dire qu'il faut arrêter cette activité.

Je veux conclure pour pas être trop long parce que j'ai l'honneur de parler devant vous en tant que membre de la commission IMCO (Marché intérieur et protection des consommateurs) que non seulement ça a été dit par Martin Häusling à l'instant, il faut bien sûr légiférer, interdire l'élevage de ces fourrures dans l'Union européenne. Mais nous avons le pouvoir législatif d'interdire l'importation de tous biens de consommation fabriqués à base de fourrure.

Il ne faut pas se contenter de dire, même s'il faut le faire, qu'on arrête la production de fourrure dans l'Union européenne. L'Union européenne doit donner l'exemple, doit être prescripteur. Et dire que désormais, dans le premier marché du monde, dans cette Europe qui se revendique comme étant le phare de la mode, du style et des modes de vie, désormais il sera impossible d'acheter des fourrures. Ça aura une vertu à l'intérieur de notre territoire, mais ça en aura aussi à l'extérieur de nos frontières.

Il faut prendre au sérieux cette question de la condition animale. Il n'y a aucune société humaine qui peut être développée, qui peut être émancipée, si nous tolérons de continuer à traiter de cette façon les animaux sensibles.

C'est quelque chose qui doit aujourd'hui être mis au même niveau de conscience de quelques des ambitions que nous avons pour faire de l'Union européenne un endroit où les grandes valeurs qui sont les nôtres sont respectées.

Donc merci encore de cette initiative.

On va se battre, on va se battre jusqu'au bout pour que la Commission entende ces aspirations et y donne suite.

Je vous remercie.

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