« Pay or okay » : David Cormand et 38 eurodéputés interpellent Meta

Sur une initiative de l'eurodéputé du Parti Pirate allemand Patrick Breyer, David Cormand et 38 députés européens demandent à Meta, la maison-mère de Facebook, dans une lettre ouverte, d'abandonner l'alternative paiement ou publicité comportementale « et de s'aligner sur les principes du GDPR, en respectant les droits fondamentaux des citoyens et des résidents de l'UE ».

Fin octobre, Meta annonçait la mise en place d’une offre payante pour Facebook et Instagram en Europe. Dans cette annonce, l'entreprise expliquait que la mise en place de cette alternative lui permettrait, de son point de vue, de se mettre en conformité avec le RGPD. Celui-ci l'oblige à demander le consentement des utilisateurs de ses réseaux sociaux avant de leur présenter de la publicité comportementale.

L’ONG noyb, spécialisée sur les droits en ligne, a depuis porté plainte contre Meta devant la CNIL autrichienne, estimant que cette soi-disant alternative était en réalité une attaque contre le droit européen, et notamment le règlement général sur la protection des données (RGPD). Leur explication :

Les utilisateurs européens ont désormais le "choix" de consentir à être suivis à des fins de publicité personnalisée ou de payer jusqu'à 251,88 euros par an pour conserver leur droit fondamental à la protection des données sur Instagram et Facebook. Non seulement le coût est inacceptable, mais les chiffres de l'industrie suggèrent que seulement 3 % des personnes souhaitent être suivies, tandis que plus de 99 % décident de ne pas payer lorsqu'elles sont confrontées à des "frais de confidentialité". Si Meta s'en sort, ses concurrents ne tarderont pas à lui emboîter le pas. Sachant qu'en moyenne, 35 applications sont installées sur un téléphone, la protection de la vie privée pourrait bientôt coûter environ 8 815 euros par an.

« La vie privée ne doit pas devenir un luxe »

Reprenant le nom donné à cette alternative par noyb, « pay or okay », David Cormand et ses collègues écrivent que « Le modèle "pay or okay", tel que présenté par Meta, saperait le règlement général sur la protection des données (RGPD) et son objectif de donner aux citoyens le contrôle de leurs données ».

Ils dénoncent un « précédent » que Meta est en train de créer qui « aura sans aucun doute de profondes répercussions sur le paysage de la protection de la vie privée et des données dans l'Union européenne (UE) et dans le monde entier pour les années à venir ».

Lettre à retrouver 👉 ICI

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